Maladies et pathologie de votre cheval

LA DERMITE ESTIVALE RÉCIDIVANTE

Ekla Derm cheval dermite

La dermite estivale récidivante (DER), plus connue sous le nom de dermite, est une pathologie qui touche la peau des équidés avec une prévalence d’environ 10%. Comme son nom l’indique, la DER va se manifester à la période estivale (printemps, été) et malheureusement se répéter tous les ans.

Pourquoi mon cheval est atteint de dermite ?

La dermite est due à une réaction allergique du cheval à la salive d’un moucheron de type Culicoïdes. Ce dernier vit dans les zones humides car il a besoin d’eau pour effectuer son cycle. C’est ainsi que tout cheval se trouvant jusqu’à 500 mètres d’un point d’eau (lac, mare mais aussi eau stagnante (pneus, abreuvoir qui fuit…) est susceptible d’être exposé aux piqûres des culicoïdes. On retrouve ce moucheron dans les zones où la température dépasse les 15°C.  Ils ont une activité essentiellement crépusculaire et nocturne et vont ainsi piquer les équidés plutôt au coucher du soleil et pendant la nuit, mais rarement pendant la journée. Les culicoïdes ayant tendance à se déplacer en groupe, votre animal sera très souvent victime de plusieurs piqûres consécutives, augmentant ainsi la quantité de salive allergène administrée.

Les culicoïdes sont les principaux agents responsables de la dermite estivale récidivante, mais on peut également dénoter chez les animaux qui en sont atteints, une sensibilité aux stomoxes, taons et moustiques tigres.

 

Quels sont les individus à risque de développer une dermite ?

De manière générale, tout équidé se trouvant à proximité d’un point d’eau est à risque de développer une dermite. Certaines races sont toutefois plus prédisposées que d’autres, c’est le cas des Quarter Horses, Pur-Sang anglais et arabe, frisons, Welshes, Shetlands, chevaux de traits, Warmblood, Shires et Islandais. C’est une affection qui peut également être héréditaire.

Certains chevaux sujets à des déséquilibres du microbiote intestinal peuvent également présenter des signes de grattage. On constate également que les chevaux présentant un surpoids chronique sont plus prédisposés à déclarer une dermite. On suppose également que ces derniers seraient plus sujets aux problèmes de dysbiose intestinale ce qui les prédispose encore plus au problème de dermite.

 

Quels sont les signes cliniques d’une dermite estivale récidivante ?

Un cheval atteint de dermite va se gratter de manière excessive au niveau de la ligne du dessus : crinière, garrot, dos, croupe et queue. Ces zones sont les plus exposées à l’attaque des culicoïdes. Toutefois, dans certains cas, les lésions peuvent concerner le ventre, le poitrail et parfois même les membres. A force de se gratter, l’animal va s’abîmer la peau jusqu’à provoquer des dépilations, voire même des plaies suintantes. Au fil du temps, si la dermite n’est pas maitrisée, la peau va s’épaissir, pouvant entraîner une non repousse des poils et des crins.

Les signes cliniques ont tendance à disparaitre à la fin de l’automne et pendant l’hiver. Toutefois, chez certains sujets très atteints, il est possible d’observer des lésions toute l’année.

 

Que faire lorsque mon cheval est atteint de dermite ?

Lorsqu’un cheval présente des signes de dermite, il y a plusieurs reflexes à avoir :

  • Réaliser des soins locaux sur les lésions présentes, par l’application de shampoing et de lotions/sprays apaisants. Il est également possible de doucher la peau afin de diminuer l’inflammation. Dans certains cas très avancés, l’intervention de votre vétérinaire est nécessaire afin de réaliser des injections de corticoïdes pour calmer la réaction allergique.
  • Protéger son cheval contre les piqures des culicoïdes (c’est le point le plus important du traitement de la dermite !). Tant que les moucherons continuent à le piquer, la réaction allergique chez l’animal va se poursuivre, l’amenant à une envie constante de se gratter. La protection de votre cheval peut se faire par l’application de répulsifs sur sa peau mais il faut le faire de manière très répétée, car, malheureusement, il n’existe pas de produits qui agissent de manière prolongée. On peut également utiliser des protections mécaniques qui se révèlent très efficaces (couvertures intégrales respirantes). Enfin, comme nous l’avons dit, les culicoïdes ayant plutôt tendance à piquer au coucher du soleil et pendant la nuit, il est recommandé de rentrer les chevaux au box le soir. L’entrée des écuries pourra être protégée par des moustiquaires à maille serrée ou par des ventilateurs afin d’éviter aux culicoïdes de pénétrer à l’intérieur (ce ne sont généralement pas des insectes d’écurie mais il arrive qu’ils y pénètrent).

 

Comment gérer mon cheval atteint de dermite ?

Tout d’abord, si votre cheval est à proximité d’un point d’eau, il est indispensable de l’en éloigner ! D’autre part, il faut impérativement éliminer toutes les eaux stagnantes dans lesquelles les culicoïdes pourraient se développer.

Ensuite, il est indispensable d’anticiper la dermite. En effet, lorsqu’un cheval va déclarer une dermite pour la première fois, cette dernière va se répéter les années suivantes. Il faut agir avant que les premiers signes n’apparaissent, et donc s’en occuper dès l’hiver, en préparant au mieux la peau de votre animal pour la saison des moucherons.

Cette préparation consiste en :

  • L’application de répulsifs, notamment dans les régions où les hivers sont doux,
  • L’application de sprays ou lotions émollientes, hydratantes sur les zones à risque,
  • L’administration de compléments alimentaires : il est très important de s’occuper de la peau à l’extérieur mais également “à l’intérieur”, en apportant des éléments qui vont permettre d’en renforcer sa qualité. Une cure de 3 semaines d’Ekla’Derm permet de renforcer la barrière épithéliale de la peau en apportant du zinc et du cuivre sous forme assimilable. L’Ekla’Derm contient également de la levure de bière, un prébiotique riche en acide aminés qui participent à améliorer la qualité de la peau. La levure de bière participe également à restaurer un équilibre au sein du microbiote intestinal. Un microbiote en bonne santé est indispensable pour avoir une peau elle aussi en bonne santé.
  • Une cure d’un hépato-drainant tel que le Mila’Detox sur 10 jours est conseillé au début du printemps ou lorsque le cheval a déclenché les premiers signes de la dermite. Cette cure détoxifie et prépare le foie qui va devoir éliminer les toxines produites par la salive du moucheron.
  • Limiter la prise de poids chez le cheval. Le cheval en surpoids présente un état inflammatoire de son métabolisme qui associé à associé à un déséquilibre de sa flore intestinale favorise l’apparition de l’allergie.

 

L’application de ces différentes consignes en prévention aidera à repousser et à atténuer l’apparition des symptômes de la maladie.

Article coécrit avec le Dr vétérinaire Joséphine Dorchies

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