Le « bien-être du cheval » est clairement le terme tendance de la filière équine ces dernières années. Et pour cause les dernières études menées sur ce sujet ont permis de mieux comprendre quels sont les critères à respecter d’un point de vue de l’hébergement, de l’alimentation ou du comportement. Ceci afin d’assurer confort, santé et performance à nos chevaux. Pourtant lorsque l’on prend un peu de recul sur les pathologies les plus rencontrés chez le cheval, on peut se poser la question si ces critères de bien-être sont bien compris par la filière ou même si ils sont suffisants ?
Définition du bien-être du cheval
La définition du bien-être est une notion en constante évolution. En 2017, l’IFCE décrit le bien-être du cheval en se basant sur les 5 libertés définit par Farm Animal Welfare (2009). La réglementation Française s’appuie d’ailleurs sur ces préconisations.
Les 5 libertés :
- Absence de faim, de soif
- Présence d’abris appropriés et maintien du confort
- Absence de maladies et de blessures
- Possibilité d’exprimer les comportements normaux de son espèce
- Absence de peur et d’anxiété
Néanmoins les consultations chez le vétérinaire pour des pathologies qui trouvent leurs causes dans une mauvaise gestion du stress, de l’hébergement ou dans celle de l’alimentation sont fréquentes. Pourtant lorsque l’on regarde de plus près la gestion de la majorité de ces chevaux soufrant de ces pathologies, on est forcé de constater qu’à première vue, les propriétaires ou les détenteurs respectent bien les principes de bien-être du cheval énoncés précédemment.
Mais alors que se passe-t-il ? Pourquoi en arrive-t-on encore à ces situations qui ne sont absolument pas anecdotiques de nos jours ?
Dans notre société, notre rapport au cheval est devenu si étroit qu’on le considère souvent comme un membre à part entière de la famille. Cela nous pousse parfois à interpréter les 5 libertés d’un point de vue anthropomorphique et non du point de vue du cheval. Nous développons alors des comportements et des discours à son égard comme si il s’agissait d’un enfant. Nous le surprotégeons afin de s’assurer qu’il ne manque de rien, qu’il n’est pas froid ou qu’il ne tombe pas malade mais nous faisons tous cela comme si le métabolisme du cheval été celui d’un humain. Pour sa sécurité, nous restreignons ses déplacements et le privons de contacts sociaux. Nous le suralimentons car ne n’est pas acceptable d’avoir un cheval maigre alors que le regard de la société sur un cheval en surpoids ne semble pas poser de problème.
Notre envie de bien faire nous fait oublier que l’évolution du cheval au court des millénaires, l’environnement et les contraintes auxquels l’espèce a du faire fasse ont développé chez le cheval des caractéristiques morphologiques et physiologiques bien précises que l’on se doit de respecter afin d’assurer son bien-être.
Comment améliorer le bien-être ?
Les dernières recherches scientifiques ont permis de mettre en évidence les besoins fondamentaux du cheval. Les différents aspects de ces besoins sont quantifiés de façon précise et les conséquences sur la santé des chevaux en cas de non-respect sont également reconnues par les scientifiques et le corps vétérinaire. Il ne tient qu’à nous de changer notre regard sur le cheval afin d’en prendre soin à sa manière plutôt qu’à notre manière.